Des paroisses qui carburent à l’Esprit Saint

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé. » (Luc 12, 49) Eh bien, ce feu est descendu sur la terre au jour de la Pentecôte. C’est celui de l’Esprit Saint. Un feu qui a boosté les Apôtres. Un feu qui a touché tant d’hommes et de femmes venus de tous horizons et rassemblés ce jour-là à Jérusalem. Ce même jour, les Apôtres ont baptisé à tour de bras. C’est ainsi que l’Eglise a commencé. Et elle n’a cessé de grandir jusqu’à essaimer des communautés chrétiennes partout dans le monde. Bien sûr, tout cela ne s’est pas fait en un jour, car, partout, il a fallu affronter toutes sortes de difficultés.

Mais, si des communautés chrétiennes sont toujours là, c’est parce qu’elles carburent à l’Esprit Saint. Partout où les fidèles ouvrent leurs coeurs à l’Esprit Saint et le laissent véritablement agir dans leur vie, les communautés sont vivantes et grandissent. Partout où les fidèles tombent dans la routine et se contentent d’une certaine médiocrité évangélique, les communautés s’étiolent et leur avenir est plus que compromis.

Dès lors, que faire chez nous qui connaissons surtout des communautés vieillissantes et toujours moins nombreuses ? Dans son Exhortation apostolique « La joie de l’Evangile », le pape François donne des pistes : « J’espère que toutes les communautés feront en sorte de mettre en oeuvre les moyens nécessaires pour avancer sur le chemin d’une conversion pastorale et missionnaire, qui ne peut laisser les choses comme elles sont. Ce n’est pas d’une simple administration dont nous avons besoin. Constituons-nous dans toutes les régions de la terre en un état permanent de mission. (n° 25) […] La pastorale en terme missionnaire exige d’abandonner le confortable critère pastoral du “on a toujours fait ainsi”. J’invite chacun à être audacieux et créatif dans ce devoir de repenser les objectifs. » (n° 33)

Anticipant de plusieurs années les exhortations du pape François, l’abbé James Mallon, un canadien anglophone, a réussi à revitaliser la paroisse dont il était le curé et il en a fait une paroisse vivante et dynamique, une paroisse missionnaire dont les membres actifs de toutes les générations sont devenus de plus en plus nombreux. Il a partagé son expérience pastorale dans deux livres : « Manuel de survie des paroisses » et « Réveillez votre paroisse ». Dans une interview donnée à Aleteia en avril 2019, il disait : « En raison de changements profonds dans notre culture, dans une génération, il n’y aura plus que les paroisses missionnaires qui survivront. Les autres s’effondreront. » Il évoque alors les clefs du changement. La première, c’est la priorité à l’évangélisation pour tous, y compris pour ceux qui demandent des sacrements pour leurs enfants. La deuxième clef, c’est d’avoir des leaders serviteurs (prêtres ou laïcs) qui savent faire se lever d’autres leaders et impliquer toute la communauté dans les changements à entreprendre. La troisième clef, c’est la puissance de l’Esprit Saint, absolument indispensable, comme ce fut le cas dans la première communauté chrétienne de Jérusalem. C’est lui qui nous pousse à être missionnaire, à évangéliser.

L’abbé Mallon propose des moyens pour réveiller nos paroisses. Nous sommes en train de les mettre en oeuvre peu à peu chez nous. Nous prions sans cesse l’Esprit Saint de nous aider à faire les bons choix et de nous donner la force de les réaliser. Tout cela pour que nous puissions concrétiser un jour prochain nos rêves : « Avoir des paroisses vivantes et créatives, habitées par l’Esprit Saint, formatrices de disciples heureux d’appartenir à ces communautés. Des communautés missionnaires qui respirent et témoignent de la joie et de l’amour du Christ. »

Chanoine Bernard Broccard