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Qu’entend-on par évangélisation ? Est évangélisé celui ou celle qui a entendu parler du Christ et qui a vu naître en son cœur une relation personnelle de foi vivante avec lui. Une foi qui l’a poussé(e) à mieux connaître le Christ et vivre en chrétien au quotidien. Durant les premiers siècles de l’Église, l’évangélisation constituait la première étape pour demander le baptême. Les communautés chrétiennes accueillaient les nouveaux convertis et les faisaient entrer dans l’ordre des catéchumènes pendant trois ans pour qu’ils apprennent à devenir disciples du Christ et à vivre avec la communauté des croyants. Et c’est seulement après avoir vérifié l’authenticité de leur démarche que les catéchumènes étaient présentés au baptême. Les trois étapes pour devenir chrétien était donc l’évangélisation, la catéchèse et les sacrements. En ce temps-là, les candidats au baptême étaient des adultes. Par la suite, l’Église a accepté que le baptême soit donné aux petits enfants, à la condition expresse que leurs parents s’engagent à les évangéliser et à faire d’eux de vrais disciples du Christ par leur exemple. Même si ces trois étapes sont vécues dans un ordre parfois différent qu’aux premiers siècles, elles n’en restent pas moins incontournables pour devenir chrétien.
Aujourd’hui, nous constatons que la plupart des parents qui demandent à l’Église un sacrement pour leurs enfants évoquent des motivations comme leur volonté de perpétuer une tradition, de leur transmettre la foi, surtout sous la forme de valeurs morales, de confirmer une identité chrétienne ou encore de célébrer des rites de passage. Ces parents affirment sincèrement croire en Dieu, mais le lien entre leur foi et leur vie au quotidien ainsi que l’importance du lien avec la communauté des croyants et la fidélité à la messe dominicale ne sont pas des évidences. Depuis de très nombreuses années, les responsables pastoraux ont accueilli sans autre ces demandes en se disant que c’était déjà un bon début et que la grâce des sacrements les amènerait à la foi. Si cela avait été un choix pastoral adéquat, nos communautés seraient toujours vivantes et en expansion. Force est de constater cependant que nos communautés ne cessent de s’étioler et, si rien ne change, elles risquent bien d’en être réduites très bientôt à un tout petit reste.
Comment en est-on arrivé là ? Eh bien tout d’abord parce que, si la grâce est vraiment donnée avec les sacrements, elle n’est pas magique. Elle ne peut agir que dans la mesure où ceux qui les reçoivent sont éveillés à la grâce de Dieu. Dès lors, comment des parents pourraient-ils transmettre la foi à leurs enfants si leur propre foi est formelle et qu’elle n’impacte par leur vie ? Peuvent-ils alors compter sur la catéchèse paroissiale pour transmettre la foi à leurs enfants ? Non, car la catéchèse ne peut porter des fruits que si les parents comme les enfants sont d’abord évangélisés.
Ce constat nous a donc amenés, en tant que responsables pastoraux, à nous demander comment répondre à ces demandes de sacrements sans trahir notre mission. Car l’étape de l’évangélisation est incontournable, sinon tout notre travail pastoral sera vain. C’est aussi le souci du pape François qui affirmait récemment dans un tweet : « Être chrétien n’est pas une doctrine ou un idéal moral, c’est une relation vivante avec le Seigneur Ressuscité. » C’est pour cela que, dans nos parcours de préparation des enfants aux sacrements, nous avons décidé d’impliquer encore plus les parents et que nous leur demandons désormais de prendre du temps à diverses occasions pour les aider à approfondir ou à découvrir la nécessité d’avoir une relation vivante avec le Seigneur Ressuscité et pour les aider à prendre davantage conscience de leur rôle dans la transmission de la foi à leurs enfants. C’est seulement en prenant à nouveau le temps de l’évangélisation que la foi pourra être effectivement transmise et que nos communautés chrétiennes auront un avenir.
Équipe de direction pastorale des paroisses de Grimisuat et Arbaz